dimanche 31 mai 2015

Quand les mères en ont gros sur le coeur

Il y a autour de moi des mères qui en ont gros sur le coeur, des mères fatiguées, épuisées, essoufflées, endeuillées, qui se sentent abandonnées…
L’amour des premiers jours c’est parfois fané, les hormones de grossesse et d’accouchement ont cessé leurs effets et les défis se sont accumulés. Pourtant il leur faut continuer; allaiter, habiller, nettoyer, laver, préparer à manger, expliquer, veiller, consoler, materner, sans oublier les projets dans lesquels elles s’étaient engagées.
Mais l’énergie n’y est plus et le cœur déçu. Sans compter que trop souvent le conjoint, copain, ami, mari est … parti. Parti travailler toute la journée, parti avancer quelques dossiers après souper, parti se faire avaler par un projet, parti se ressourcer, parti trouver une autre chaussure à son pied, parti sans se retourner…

En dignes mères, celles-ci continuent de se démener, même alitées, apeurées, oubliées, en train de perdre leur bébé, blessées  dans leur intimité, leurs rêves, leur confiance et leur essence. Elles mettent les  bouchées doubles même si parfois elles voient trouble, pour tenter de raccommoder ce que le quotidien a éloigné, morcelé, abimé. Elles travaillent d’arrachepied pour oublier, se faire pardonner, abriter leur trâlée ou pouvoir continuer d’espérer que le conjoint, copain, mari, réalise lui aussi toute la beauté de ce qu’ils ont créé, toute la responsabilité, l’engagement juré et qu’une fois ses nouvelles lunettes ajustées il ait envie de rester, d’aider, de s’impliquer et de se soucier…

Mais les lunettes ajustées, tous ne souhaitent pas les porter. Après tout, ne pas voir reste la meilleur protection à la remise en question…le plus grand empêcheur de culpabilité, malgré la paternité. Alors je rêve. Je rêve d’une communauté de grands-mères qui partagerait son savoir-faire, de femmes retraitées parfois esseulées, qui pourraient venir aider, relever, cuisiner, supporter le temps que le nuage soit passé, le débordement endigué, la fatigue rassérénée,  afin de permettre aux mères de retrouver un peu de sérénité, de dignité et de confiance renouvelée. Je rêve de sororité pour les femmes fatiguées, surmenées, afin que l’on cesse de les nier et parodier et qu’elles soient enfin soutenues et entendues, supportées et relayées le temps de recouvrer leurs talents, santé, fiertés et rêves oubliés.


En attendant, mères, femmes, amies, j’ai écris pour vous aujourd’hui et je vous porte dans mon cœur … comme des sœurs.

mercredi 20 mai 2015

Du bonheur en boutique

Cet hiver nous avons entamé un nouveau rituel, une sorte de ritournelle que tout le monde reprend de plus bel !
Chaque mardi matin était dédié à des ateliers, des jeux endiablés, des parties de mini hockey, des répétitions théatrâles exaltées, avec nos petits et grands monstres enjoués !
Après ces moments agités, excités... les mamans sont un tantinet fatiguées et parfois même épuisées !

Heureusement juste au coin de la rue il y a un petit café !

Un petit café nommé le P'tit bonheur !
Un petit café qui met du heaume au coeur !
Un petit café qui nous rend  de bonne humeur !
Un petit café dans lequel même les enfants y ont leurs habitudes et où les moments vont goûter à un brin de quiétude !
Quel bonheur de déguster un sandwich, un thé ou un latté, pendant que les enfants sont en train de jouer !!!
Quel bonheur de pouvoir combiner le trio parfait : déguster, discuter, jouer !!!
Et bientôt on pourra même déguster, discuter, jouer et magasiner des articles de féminité et de périnatalité !!! Un vrai bonheur ! :)

Pour y arriver les artisans du Café le P'tit bonheur ont lancé une campagne de financement, afin d'acquérir les produits de lancement, un peu d'équipement et de nouvelles installations pour enfants !!! Alors si vous voulez contribuer à un chouette projet et acheter un peu de bonheur, c'est l'heure !!!

https://www.indiegogo.com/projects/la-boutique-du-p-tit-bonheur--2#/story


mardi 12 mai 2015

Montée de lait; Être mère, la galère ?

Je vous promets après ce billet, je change de sujet !
Malheureusement j’ai poursuivi ma lecture du Châtelaine du mois de mai et j’ai fait une autre montée de lait !

L’article Maman Anyway, part de l’idée qu’il y a mille et une façons d’être maman… et pourtant !

Ainsi on nous présente, Catherine maman professionnelle d’un bambin né par fécondation in vitro, Geneviève en congé de maternité d’avoir adopté, Véronique qui elle est divorcée et la cerise sur le Sunday , Lisa, maman à la maison avec ses talons !!! C’est fou comme à force de vouloir prôner la diversité, on devient complètement stéréotypé !

Dans les dossiers parlant de maternité il faut toujours qu’il y ait une mère qui a été en clinique de fertilité ou qui a adopté… les autres est ce qu’on leur demande dans quelle position ils étaient lorsqu’ils copulaient pour faire un bébé ? Il y a également toujours une mère monoparentale, on dirait que c’est bon pour notre moral ! Mais celui qui m’enrage le plus c’est la caricature de la maman à la maison que l’on a grimée pour l’occasion !

La maman à la maison, a toujours beaucoup d’enfants, question de légitimer et de justifier sa décision !
Au moment où on l’interroge elle a forcément 40 ans, les enfants sont devenus grands et rien ne l’attend en avant ! Elle jure qu’elle n’a aucun regret, qu’elle le referait sans hésiter sauf qu’elle a un méchant trou dans son cv !
Alloooooooooo ?
Comme s’il y avait juste les mamans à la maison, qui a 40 ans vivaient des remises en question !
Mais surtout ce qui m’énervent le plus c’est le petit carré dans lequel on se plait à cantonner les mamans qui s’adonnent à leur trâlée. Ce sacro saint maudit cv, dévasté, une fois la trâlée élevée ! Quand va t’on enfin accepter de transposer cette expérience et de lui donner du sens ? Quand va t’on s’assoir  et prendre enfin le temps de remarquer le travail réalisé par une maman au foyer ? Comment se fait il que l’assistante maternelle, l’éducatrice ou la puéricultrice aient droit à toute notre reconnaissance, que l’on tolère leurs ingérences, qu’on les rémunère, que l’on considère leur carrière, pendant que la maman à la maison ne sont en rien reconnues pour leurs multiples implications et talents retentissants !
Parce qu’on s’entend sans maman à la maison c’est un méchant paquet de bonté qui vient de débarquer ; la brigadière, la bibliothécaire, l’infirmière de grand-mère sans oublier celle du quartier qui est là pour le petit qui a oublié sa clef, ou quand l’école est fermée.
Et puis sincèrement la plupart des mamans à la maison que je connais ont des projets, des ateliers, des idées pour arriver à boucler le budget ! Elles sont couturières, boulangères, conférencières, cuisinières, savonnières ! Elles ont de l’esprit sans contredit, elles étudient ! Elles donnent des cours du soir, des ateliers d’art, écrivent des histoires ! Elles ont une vie, des envies, qu’elles conjuguent à leurs désirs d’enfant, tout en apprenant et en travaillant !

Alors le trou dans le cv, c’est un stéréotype pathétique, un coup bas que je ne prends pas ! Châtelaine est un magazine pour les femmes, écrit par des femmes… et pourtant je ne m’y retrouve pas… à le lire et le parcourir je n’existe pas… les femmes autour de moi n’existent pas… tout un monde n’existe pas. Et le pire dans tout ça c’est que je les (rédactrice et journalistes) ai invité, je leur ai dressé un portrait, de mes conciliations et ambitions ayant mené à la concrétisation d’un projet alliant maternité-créativité-féminité et (même scolarité puisque je fais l’école à la maison). Je leur ai proposé de prendre part à un rituel ou une tente rouge, d’écrire un billet sur la possibilité de rêver d’une nouvelle féminité; une féminité que l’on fait sienne et qui devient citoyenne… l’occasion pour les femmes de se retrouver, de faire la paix,  de vivre de la sororité loin de la compétition, des échelons et des bouchons.

Elles n’ont pas répondu, l’idée ne leur a sans doute pas plu…

jeudi 7 mai 2015

Quand l'austérité frappe la parentalité

Le soleil se levait, j’allaitais tranquillement mon petit dernier, pendant que les deux plus vieux dormaient à mes côtés. Un petit matin comme ceux d’hier et certainement ceux de demain. Le moment où je me délecte de mon petit monde assoupi et où je lis. La veille au soir j’avais terminé les mémoires de Maya Angelou que je vous conseille vraiment… pas super reposant, mais totalement inspirant ! Alors je me suis mise à feuilleter le Châtelaine que j’avais acheté la semaine passée. Pour tout avouer, c’est loin d’être ma lecture préférée, c’est beaucoup trop stéréotypé et je peine à m’y retrouver. Mais ce numéro traitait des mères et en digne mère de carrière je voulais voir de quoi le propos avait l’air. Et bien c’est clair, non seulement j’ai gaspillé mon argent, mais en plus je suis en colère !

L’article J’adore mes enfants, mais je n’en peux plus m’a fait frémir, bondir, donné envie de vomir ! Certes on a le mérite de sortir des tabous et d’oser parler de certaines difficultés liées à la parentalité mais on a oublié de rêver et de préconiser la diversité !

« Être parent c’est être à la guerre et se faire croire que l’on a du fun. »
Pas sur qu’en Syrie ou en Libye, les mères seraient ravies de lire de telles inepties !

« J’ai compris que je n’étais plus le personnage principale de ma vie. »
Pauvre petite chouette, on est 7 milliards sur la planète !

« En terme purement économique le petit Alphonse né dans les années 40 était un investissement il allait apporter des bras supplémentaires sur la terre familiale, mais la petite Coralie d’aujourd’hui coutera une fortune à ses parents, environ 200 000 $ avant de déménager à Toronto ou à Bahreïn. Comme stratégie d’investissement on a vu mieux ! »
Attention parents bienveillants à vos calculatrices il faut amortir la matrice ! Ok notre société en est une d’économie de marché, mais il y a quand même des limites à considérer nos enfants comme un investissement. On peut bien se montrer aussi exigeant en terme d’attente et de rendement !!!

Puis on y va d’une tirade sur le fait que c’est plus difficile qu’avant… que le cordonnier grec, le paysan laotien, l’aristocrate anglais et le cultivateur de l’ile d’Orléans savaient dans quelle monde allait vivre leur progéniture, il pouvait donc l’y préparer en conséquence. Mais maintenant dans quel monde évoluera l’enfant, qui fréquente un CPE aujourd’hui ?

Lets’go les portraits bourrés de préjugés ! Et en serait on à regretter un monde fait de statuts, de castes et de classes ? Puis tant qu’à faire j’ai le goût de vous parler de mes grands-mères. Mes grands-mères qui ont élevée une trâlée, tout en travaillant la terre, au cœur de la guerre; les nazis à fouiller dans l’écurie, les jumeaux dans le berceaux, les plus grands au champs, la broche à tricoter pour déloger ceux que l’on avait pas les moyens d’accueillir… de nourrir ! Pas sur que ma grand-mère a trouvé ça facile, pas sur non plus qu’elle manquait de respect à la génération précédente au point de bafouer son labeur histoire de redorer son illusion de bonheur !

Puis le CPE c’est pas une religion, ni une obligation. Personne ne se fera refuser l’absolution ou n’ira en enfer s’il décide de faire d’une autre manière.  Parce que oui, il est là le nerf de la guerre; arrêter de se laisser dire quoi faire. Parce que oui, comme le clame la fin de l’article nous vivons dans un monde d’ambition et de compétition forçant les parents à parer à tout éventualité pour assurer un future à leur progéniture. Un mode de vie exigeant, contraignant, essoufflant, épuisant … autant pour les parents que les enfants.

Mais à force de se faire prendre en charge de la clinique de fertilité jusqu'à la bourse d''université en passant par le congé de maternité, la garderie subventionnée, le primaire tout frais payé on en a peut-être oublié nos propres responsabilités et notre envie de s'impliquer. Parce qu'après tout dans notre contrée, personne n'est obligé d'enfanter, même si tous les pions sont placés ! Devenir parent peut parfois se révéler  effrayant, exigeant, fatiguant, mais c'est aussi et surtout l'immense privilège de pouvoir relayer la vie, de la chérir, de grandir, se s'émerveiller, de rêver et de créer. 

Mais qu’attendons-nous pour oser la liberté de se questionner et de créer, de contribuer à un monde qui n’est peut-être pas un monde rêvé, mais dans lequel on peut rêver… rêver d’une place pour chacun, de tendresse, de douceur, de temps… de temps pour être parents… de temps pour être parents bienveillants… de temps pour être parents bienveillants et confiants … de temps pour être parents bienveillants, confiants avec nos enfants… de temps pour être parents bienveillants, confiants avec nos enfants plus souvent.


A croire que l’austérité frappe aussi la parentalité !

mercredi 6 mai 2015

Les mères ... et leur derrière

J’étais à me ruer dans l’escalier, pour gagner le trône avant que mes entrailles n’aient explosées, lorsque mon tout petit m’a appelé.
« Vite maman le pot, j’ai envie de vomir, ça va tout sortir. »
J’ai fait demi tour sans réfléchir, agenouillé mon tout petit sur le plancher, avec le bol à portée et je suis remontée, obnubilée par une pensée.
« Pauvre enfant, pris, pour vomir en solitaire, pendant que sa reine de mère est préoccupée par son derrière ! »
J’aurai dû être à ses côtés, à le cajoler, l’encourager, le rassurer, mais non je trônais et luttais contre mes entrailles qui se déchainaient, à m’insurger contre l’incendie qui faisait rage dans mon fessier, à réaliser tout ce que cela allait impliquer dans le calendrier ! S’ajoutait à ma culpabilité, il faut avouer, le fait que j’avais oublié la possibilité de trôner en toute intimité … tellement j’étais habituée d’y être accompagnée !

"Pauvre tout petit, en bas dans son vomi, à qui on avait menti et qui apprenait que dans la vie les mères se préoccupent souvent de leur derrière !"

On lui avait menti, le jour où il avait été question d’être accueilli par l’odeur des fleurs, lové dans un chou tout doux. Alors qu’en réalité il avait dû emprunter un tunnel digne des pires tordeurs pendant des heures, pour finalement atterrir dans un entrejambe sanguinolent d’une mère mugissant. 
Cette même mère, allait ensuite se faire rafistoler le derrière ce qui la plongerait dans des moments amers. Sans compter que ses douleurs à son postérieur allaient l’empêcher de se lover sur le canapé pour allaiter son bébé ou de le promener lorsqu’il allait pleurer. Maudite mère, fichu derrière !

Des années plus tard ce même enfant pensant rigoler gentiment dirait à sa maman que ses fesses bougent  lorsqu’elle se rue dans l’escalier pour aller trôner… ou jongler avec le calendrier ! Au lieu de récolter un éclat de rire il apercevrait l’air amer de sa mère nostalgique prenant la pleine mesure de sa maudite cellulite !

Ça c’est aux mères qu’on ne l’avait pas dit; le fessier rebondi de notre adolescence, ramolli au fil des naissances!


Nous voilà quittes, moi et mon loustic ! Quoi qu’à bien y penser je n’aime pas du tout le chou, tandis que mon derrière de mère a encore de quoi plaire ! En tout cas suffisamment pour donner envie à Mr Palmier de me faire un autre bébé, et à celui-ci promis juré, on dira la vérité !