Il y a quelques jours j’ai eu la chance de voir le film En quête de sens. Une
promenade magnifique dans les questionnements et remises en questions d’un
jeune homme partit explorer le monde et tentant de trouver des réponses à sa
quête de sens. On y rencontre des agriculteurs en plein Los Angeles, une
veilleuses de semences en Inde, un chamane d’Amérique du sud, un astrophysicien
Californien, une adepte de méditation, un jardinier philosophe et ainsi de
suite, chacun tentant à sa façon de répondre aux interrogations du jeune homme,
d’espérer un monde meilleur, de suggérer des alternatives à notre croissance
dévastatrice afin de transiter, doucement idéalement, vers un changement de conscience
et de confiance.
De nombreux aspects m’ont touchés particulièrement lorsqu’un des personnages propose que nous soyions des êtres de création, des humains habilités à créer leur propre réalité plutôt qu’à se laisser utiliser en tant que pions sur d’immenses échiquiers aux desseins peu attrayants. J’ai été également enthousiasmée d’entendre différentes personnes ayant effectué des choix de vie jugés marginaux, racontant leurs débuts difficiles, leurs doutes, leurs craintes, les critiques et revers qu’ils ont dû essuyer pour finalement devenir des êtres inspirants, preuves de nouveaux possibles, reconnus, célébrés ! Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à notre parcours de famille ayant choisie « l’école à la maison ». Mon émoi s’est poursuivi lors de la discussion qui a eu lieu suite au film et encore davantage une fois attablés autour d’une bière, d’un jus ou d’une soupe afin de poursuivre l’échange avec différentes personnes venues voir le film ainsi que l’équipe de réalisation.
En effet, en écoutant les différentes discussions, argumentations, visions, je réalisais l’ampleur du chemin parcouru et surtout l’implication de la décision de faire l’école à la maison. Pourquoi faisions-nous « l’école à la maison » et surtout faisions-nous « seulement » l’école à la maison ? Les réponses étaient multiples et j’ai le goût de vous les partager histoire de poursuivre la réflexion amorcée par le film, mais aussi de rendre hommage à vous tous et toutes qui « scolarisez vos enfants à la maison». D’abord je vais arrêter de parler d’école à la maison car cela ne correspond pas du tout à ce que nous vivons. Je vais donc me rallier à Thierry Pardo qui a été le premier à parler d’éco éducation faisant référence à l’environnement dans lequel nous évoluons en choisissant d’accompagner nos enfants différemment, et ensuite à André Stern qui lui parle d’écologie de l’enfance, sous entendant ainsi la notion d’écosystème. Deux visions correspondant davantage à ce qui est devenu une véritable aventure familiale, une Quête de sens.
Ainsi de part notre choix éducatif, nous nous sommes engagés dans un chemin de transformation ; accompagner l’humain dans ses passions à son rythme et en harmonie avec ses possibles du moment, prendre le temps de vivre notre maternage, refuser l’éducation de masse, devenir les acteurs de notre propre réalité. Réalité qui est devenue notre norme, notre quotidien et qui pourtant pour encore de trop nombreuses personnes n’est qu’une utopie, une illusion ou dans le meilleur des cas un rêve voir un espoir. L’espoir de réussir à vivre avec un seul salaire, de ralentir la course du temps. J’ai réalisé qu’à ce choix de vivre ensemble malgré le glas des 5 ans sonnés, à ce désir de grandir en famille dans un continuum de liberté et de créativité s’ajoute également un engagement économique, alimentaire, solidaire ainsi qu’une indépendance remarquable, une grande autonomie de laquelle émerge une capacité à se mettre en route, à vivre en lien avec ses valeurs, à créer de toutes sortes de façons… autant pour ce qui est de gagner des sous, de se vêtir, de se nourrir, de se relier, de se manifester.
De nombreux aspects m’ont touchés particulièrement lorsqu’un des personnages propose que nous soyions des êtres de création, des humains habilités à créer leur propre réalité plutôt qu’à se laisser utiliser en tant que pions sur d’immenses échiquiers aux desseins peu attrayants. J’ai été également enthousiasmée d’entendre différentes personnes ayant effectué des choix de vie jugés marginaux, racontant leurs débuts difficiles, leurs doutes, leurs craintes, les critiques et revers qu’ils ont dû essuyer pour finalement devenir des êtres inspirants, preuves de nouveaux possibles, reconnus, célébrés ! Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à notre parcours de famille ayant choisie « l’école à la maison ». Mon émoi s’est poursuivi lors de la discussion qui a eu lieu suite au film et encore davantage une fois attablés autour d’une bière, d’un jus ou d’une soupe afin de poursuivre l’échange avec différentes personnes venues voir le film ainsi que l’équipe de réalisation.
En effet, en écoutant les différentes discussions, argumentations, visions, je réalisais l’ampleur du chemin parcouru et surtout l’implication de la décision de faire l’école à la maison. Pourquoi faisions-nous « l’école à la maison » et surtout faisions-nous « seulement » l’école à la maison ? Les réponses étaient multiples et j’ai le goût de vous les partager histoire de poursuivre la réflexion amorcée par le film, mais aussi de rendre hommage à vous tous et toutes qui « scolarisez vos enfants à la maison». D’abord je vais arrêter de parler d’école à la maison car cela ne correspond pas du tout à ce que nous vivons. Je vais donc me rallier à Thierry Pardo qui a été le premier à parler d’éco éducation faisant référence à l’environnement dans lequel nous évoluons en choisissant d’accompagner nos enfants différemment, et ensuite à André Stern qui lui parle d’écologie de l’enfance, sous entendant ainsi la notion d’écosystème. Deux visions correspondant davantage à ce qui est devenu une véritable aventure familiale, une Quête de sens.
Ainsi de part notre choix éducatif, nous nous sommes engagés dans un chemin de transformation ; accompagner l’humain dans ses passions à son rythme et en harmonie avec ses possibles du moment, prendre le temps de vivre notre maternage, refuser l’éducation de masse, devenir les acteurs de notre propre réalité. Réalité qui est devenue notre norme, notre quotidien et qui pourtant pour encore de trop nombreuses personnes n’est qu’une utopie, une illusion ou dans le meilleur des cas un rêve voir un espoir. L’espoir de réussir à vivre avec un seul salaire, de ralentir la course du temps. J’ai réalisé qu’à ce choix de vivre ensemble malgré le glas des 5 ans sonnés, à ce désir de grandir en famille dans un continuum de liberté et de créativité s’ajoute également un engagement économique, alimentaire, solidaire ainsi qu’une indépendance remarquable, une grande autonomie de laquelle émerge une capacité à se mettre en route, à vivre en lien avec ses valeurs, à créer de toutes sortes de façons… autant pour ce qui est de gagner des sous, de se vêtir, de se nourrir, de se relier, de se manifester.
De nouveau j’étais très émue.
J’étais très émue car je prenais d’un coup la pleine mesure de toutes ces années où certes comme toute bonne maman occidentale j’étais souvent débordée ; la maison légèrement sans dessus-dessous, la panier à linge sale bien trop rempli, tous les enfants parlant en même temps et le temps pour moi inexistant ou presque. Et pourtant j’en avais du temps. J’avais du temps. J’avais du temps pour accompagner les enfants chez des amis un jour de semaine et rester en compagnie de la maman à discuter autour d’une tasse de thé. J’avais le temps de repeindre la salle de bain en compagnie des enfants. J’avais le temps de raccommoder leurs vêtements. J’avais le temps de contempler mon grand revenant de sa première sortie, seul, en traineau à chien. J’avais le temps de faire une patinoire pour les enfants. J’avais le temps de bricoler en leur compagnie et celle d’autres familles afin de tenir un marché de Noël visant à récolter des sous pour parrainer un petit garçon en Haïti. J’avais le temps d’aller porter des pâtés à une amie qui venait d’accoucher. J’avais le temps d’allaiter mon bambin, plus d’une heure durant chaque matin, appréciant du même coup la possibilité de lire pendant ce long moment avec de surcroit mon nez enfoui dans ses cheveux et le bonheur de contempler ses frères et sœurs s’éveiller tour à tour. J’avais le temps d’aller passer trois jours chez les grands parents en pleine semaine afin que les enfants puissent profiter de l’expérience de vie et de la transmission de ces derniers. J’avais le temps de faire du cheval avec ma fille. J’avais le temps d’avoir des animaux à la maison mais aussi de permettre leur reproduction afin que les enfants puissent contempler le miracle de la vie autant dans sa biologie que sa magie ! Force est de constater que j’avais même du temps pour bloguer (un peu), travailler à l’écriture d’un autre livre, et m’impliquer dans différents projets.
Alors qu’aux yeux de la société mon diplôme d’enseignante en adaptation scolaire et sociale m’avait coûté beaucoup trop cher, parce que je ne m’en étais (presque) jamais servie, que je ne bénéficiais d’aucune reconnaissance professionnelle pour mon statut très peu glamour de Maman à la maison (de Mère de carrière), d’aucune rémunération et que le dernier formulaire remplie (afin d’obtenir une subvention pour un projet de cuisine collective) faisait de moi une mère célibataire (la case conjoint de fait n’existait pas), sans emploi, avec trois enfants, j’ai pourtant au cours des 15 dernières années été guide naturaliste, animatrice périnatale, collaboratrice pour différents magazines de vulgarisation scientifique et de périnatalité, accueilli 4 enfants, satisfait aux exigences de la commission scolaire depuis 8 ans, cousu de nombreux vêtements, cultivé différents potagers, cuisiné des milliers de repas, lavé d’innombrables couches et serviettes sanitaires, publié deux livres, initié un symposium sur la possibilité d’apprendre autrement, donné des ateliers de portage et même, plus récemment, créer une entreprise d’accompagnement en pratique rituelle… question de rester dans le thème de la Quête de Sens !!!!
J’étais très émue car je prenais d’un coup la pleine mesure de toutes ces années où certes comme toute bonne maman occidentale j’étais souvent débordée ; la maison légèrement sans dessus-dessous, la panier à linge sale bien trop rempli, tous les enfants parlant en même temps et le temps pour moi inexistant ou presque. Et pourtant j’en avais du temps. J’avais du temps. J’avais du temps pour accompagner les enfants chez des amis un jour de semaine et rester en compagnie de la maman à discuter autour d’une tasse de thé. J’avais le temps de repeindre la salle de bain en compagnie des enfants. J’avais le temps de raccommoder leurs vêtements. J’avais le temps de contempler mon grand revenant de sa première sortie, seul, en traineau à chien. J’avais le temps de faire une patinoire pour les enfants. J’avais le temps de bricoler en leur compagnie et celle d’autres familles afin de tenir un marché de Noël visant à récolter des sous pour parrainer un petit garçon en Haïti. J’avais le temps d’aller porter des pâtés à une amie qui venait d’accoucher. J’avais le temps d’allaiter mon bambin, plus d’une heure durant chaque matin, appréciant du même coup la possibilité de lire pendant ce long moment avec de surcroit mon nez enfoui dans ses cheveux et le bonheur de contempler ses frères et sœurs s’éveiller tour à tour. J’avais le temps d’aller passer trois jours chez les grands parents en pleine semaine afin que les enfants puissent profiter de l’expérience de vie et de la transmission de ces derniers. J’avais le temps de faire du cheval avec ma fille. J’avais le temps d’avoir des animaux à la maison mais aussi de permettre leur reproduction afin que les enfants puissent contempler le miracle de la vie autant dans sa biologie que sa magie ! Force est de constater que j’avais même du temps pour bloguer (un peu), travailler à l’écriture d’un autre livre, et m’impliquer dans différents projets.
Alors qu’aux yeux de la société mon diplôme d’enseignante en adaptation scolaire et sociale m’avait coûté beaucoup trop cher, parce que je ne m’en étais (presque) jamais servie, que je ne bénéficiais d’aucune reconnaissance professionnelle pour mon statut très peu glamour de Maman à la maison (de Mère de carrière), d’aucune rémunération et que le dernier formulaire remplie (afin d’obtenir une subvention pour un projet de cuisine collective) faisait de moi une mère célibataire (la case conjoint de fait n’existait pas), sans emploi, avec trois enfants, j’ai pourtant au cours des 15 dernières années été guide naturaliste, animatrice périnatale, collaboratrice pour différents magazines de vulgarisation scientifique et de périnatalité, accueilli 4 enfants, satisfait aux exigences de la commission scolaire depuis 8 ans, cousu de nombreux vêtements, cultivé différents potagers, cuisiné des milliers de repas, lavé d’innombrables couches et serviettes sanitaires, publié deux livres, initié un symposium sur la possibilité d’apprendre autrement, donné des ateliers de portage et même, plus récemment, créer une entreprise d’accompagnement en pratique rituelle… question de rester dans le thème de la Quête de Sens !!!!
Et le plus beau, c’est que je ne suis pas une
exception ! Toutes les familles autour de nous ayant fait le choix de
« l’école à la maison » sont créatives, imaginatives, engagées,
mobilisées dans de nombreux projets leur permettant de vivre leurs valeurs,
d’honorer leur créativité, d’initier différentes alternatives afin d’être les
instigatrices de leur propre Quête de sens et de rendre possible le rêve d’un
monde plus libre et créatif pour leurs enfants. Ainsi elles sont boulangère
(bio), artiste, engagée pour une maternité libre et autonome, auteur, à la tête
de petites entreprises de couture, de préparation de repas végé à emporter, étudiante,
et ainsi de suite.
En poursuivant ma réflexion j’ai écris à qq amies afin de la leur partager et aussi de les honorer dans ce chemin… dans ces pas quotidiens que nous faisons parfois dans l’allégresse d’autres fois dans la tension ou le doute mais que nous faisons et qui un jour ne serons plus marginaux. Je souhaitais les remercier de faire partie de ma vie et d’être mon village africain !
En poursuivant ma réflexion j’ai écris à qq amies afin de la leur partager et aussi de les honorer dans ce chemin… dans ces pas quotidiens que nous faisons parfois dans l’allégresse d’autres fois dans la tension ou le doute mais que nous faisons et qui un jour ne serons plus marginaux. Je souhaitais les remercier de faire partie de ma vie et d’être mon village africain !
Certaines d’entre elles m’ont répondu :
« Je me rends tranquillement compte aussi que l'école maison est un engagement souvent plus global que ce que j'avais cru d'abord. Et ce malgré des périodes de doutes qui sont comme tu dis, souvent présentes. »
Cindy G
« Je suis dans une douce réflexion depuis que j'ai lu ton courriel hier. Nous sommes toutes à faire des compromis dans notre marginalité pour pouvoir vivre en harmonie avec la société et à faire des compromis à la bienséance et aux conventions sociales pour pouvoir vivre selon nos valeurs. Ton courriel me rappelle que c'est justement une de nos forces, de réfléchir par nous-mêmes et de faire ces choix plutôt que de suivre un chemin tout tracé. Je fais donc la paix avec le fait de ne pas être tout à fait "socialement correcte" et avec les reproches et commentaires que ça peut attirer.
« Je me rends tranquillement compte aussi que l'école maison est un engagement souvent plus global que ce que j'avais cru d'abord. Et ce malgré des périodes de doutes qui sont comme tu dis, souvent présentes. »
Cindy G
« Je suis dans une douce réflexion depuis que j'ai lu ton courriel hier. Nous sommes toutes à faire des compromis dans notre marginalité pour pouvoir vivre en harmonie avec la société et à faire des compromis à la bienséance et aux conventions sociales pour pouvoir vivre selon nos valeurs. Ton courriel me rappelle que c'est justement une de nos forces, de réfléchir par nous-mêmes et de faire ces choix plutôt que de suivre un chemin tout tracé. Je fais donc la paix avec le fait de ne pas être tout à fait "socialement correcte" et avec les reproches et commentaires que ça peut attirer.
Julie
Ainsi, si la liberté de choix, d’opinion, d’éducation
et de mouvement demeure un grand privilège, c’est aussi de responsabilité dont
il est question, de diversité quant aux possibles qui resteront à nos enfants,
si l’ont désir qu’à leur tour ils puissent partir réaliser leur propre Quête de
Sens.
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