jeudi 8 mai 2014

Maman débordée



Samuel est partit en Californie, à un congrès de palmiers ! Et comme chaque fois qu’il est loin quelque chose survient. Bon ce n’est pas qu’il soit un as du bricolage, non c’est juste la sensation d’être deux pour partager les décisions, tensions, tergiversations … ou simplement s’occuper des enfants, le temps que j’aille de l’avant ! Parce que pour tout avouer, la pro du marteau, c’est plutôt moi;la maman qui en fait un peu trop ! A preuve le toit a enfin fini de couler, à force de pelletage je suis venue à bout de ces maudits flocons qui dégoulinaient de notre plafond !
Ainsi la journée, avait plutôt bien commencée. Bon je sais je vous l’ai déjà fait celle-là. Pourtant c’est bel et bien ça. Bon j’étais un peu fatiguée, la nuit avait été écourtée, parce que la veille un manque d’eau dans les tuyaux m’avait tenue éveillée. En effet arrivée tard à la maison, le mercredi étant toujours de la folie, j’avais appelé mon père à la rescousse et espéré pouvoir prendre une douche. Il m’avait donc piloté à distance dans un dédale de robinets à purger et de tuyaux à vidanger, au bout duquel enfin nous avions de nouveau, de l’eau ! Et comme chaque fois où je me couche tard, un des trois têtards, décide d’émerger de bon matin, avec entrain ! 5h30, le soleil brille on s’habille, les oiseaux chantent tandis que moi je déchante … quelle belle heure pour amorcer une nouvelle journée !!!
D’autant qu’elle s’annonçait chouette… je vous l’ai déjà dit, je sais oui.
Pour la première fois depuis une éternité et après 1000 tentatives échouées j’avais enfin trouvé une jeune fille pour venir me relayer auprès de ma trâlée. J’allais donc avoir un matin tout à moi sans chicane à gérer, ni permission à négocier. Un matin tout à moi, pour avancer les préparatifs du congrès, passer des coups de fils sans avoir à enfourner un de mes nénés dans une petite bouche qui n’arrête pas de s’égosiller. Un matin tout à moi, concentrée, pendant que les enfants allaient s’amuser !
Et ça a marché !
J’ai presque bouclé ce que j’avais envisagé. Et lorsque la gardienne est partit à 2h, j’ai honoré ma promesse et nous sommes allés entailler nos trois érables ! Oui, oui on allait être capable ! En plus d’être une pro du marteau, je savais aussi manipuler la perceuse… ça me rendait heureuse ! (L’été passé je me suis éclatée, j’ai fait un poulailler et un clapier !) Après, nous nous sommes lancés dans la confection de chocolat, mais ça vous le savez déjà ! Wow ça c’était de la journée et il restait encore toute la soirée pour en profiter.
C’est alors que l’on croit qu’on a assuré, que l’on se permet de se féliciter de notre journée, que l’on se surprend à rêver de quelques minutes de tranquillité que tout se met à basculer. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on dirait qu’à partir de 5h le temps se met à défiler en accéléré ! Tout à coup c’est l’heure du bain, de ranger la pagaille de la journée, de préparer le souper et c’est LÀ que le dérapage se passe. Petit Caillou était dans le bain, avec sa sœur pas loin, le souper était déjà démarré, il ne me restait plus qu’à laver les plats pleins de chocolat et avec un peu de chance il me resterait quelques instants, pour terminer ce qu’il me restait à envoyer pour l’organisation du congrès.
Mais non, d’un seul coup, j’entends de l’eau couler, j’ai les pieds mouillé; la cuisine est inondée ! Après en avoir manqué hier voilà qu’à présent, c’est le débordement. Vite des débarbouillettes, des serviettes pour se presser d’essuyer et d’éponger, car en dessous c’est l’atelier ! Certes les palmiers vont apprécier ce surplus d’humidité, mais les bidules électroniques, eux, risquent de ne pas résister.  Ensuite couper l’eau, tout de GO. C’est le tuyau du robinet de l’évier qui a flanché, usé, plié, craqué… Super, en plus de devoir laver par terre, il va falloir me taper le placard sous l’évier ! Je sais c’est une belle occasion, de le nettoyer à fond. Car il faut avouer qu’il ne m’arrive jamais de me lever, radieuse et motivée, en me disant yé aujourd’hui je me fais le dessous de l’évier !!! Sauf que j’avais d’autres projets pour la soirée… Tous les produits de nettoyage sont mouillés, le recyclage est détrempé. Il va falloir tout vider. Et où est le GROS bac à recyclage, pour faire ce fameux ménage ? Bien au chemin, forcément ! Et au chemin chez nous, c’est au BOUT du chemin. Il faut prendre une marche qui est assez longue pour avoir le goût d’emmener le chien !!! Heureusement mon grand y va pendant que j’amorce l’essorage et l’essuyage. Et je vide et j’essuie tout en en profitant pour faire le tri ! Après un certain temps, le débordement est résorbé… enfin à moitié !
Avec tout ça, Petit Caillou est tout ratatiné dans son bain qui a duré une éternité, j’ai oublié d’étendre la dernière brassée  qui va être toute fripée, et en plus le souper a collé; nous voilà avec rien à manger, sans compter que les enfants sont fatigués. Aussitôt mon petit loup séché, je fonce m’occuper de la brassée, espérant du même coup dénicher dans le congélateur quelque chose de tout prêt. Mais pas de chance en arrivant dans la chambre de lavage je réalise qu’hier soir j’ai laissé tout en plan, devant l’heure avancée et la nécessité d’aller coucher les enfants. Ainsi il y a une multitude de seaux d’eau à transporter et vider avant de pouvoir accéder au linge à sécher et dénicher l’espoir d’un souper !!! Mais le congélateur est désespérément vide… il semble que je sois arrivée au bout de mes réserves et pas seulement celles du garde-manger ! Pour une fois, je me surprends à rêver d’habiter ailleurs que chez moi, afin de commander une pizza et d’en terminer avec cette journée. Mais au fond de notre bois, les livreurs ne viennent pas.
Heureusement, la vie est bonne, caché derrière les boîtes de céréales, j’ai trouvé un sac de riz, un des rares aliments qui fait l’unanimité de ma tablée. Avec un peu de chance Petit Caillou en mangera suffisamment pour avoir le bedon assez rempli et lui passer l’envie, de me réveiller pour téter. Et demain sera une autre journée.
Bon je vous laisse je suis crevée !

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