dimanche 31 août 2014

Tente Rouge et bâton de lune



Je vous avais titillée, par les semaines passées (ici et) au sujet d'un projet ...
Le voici mûr, éclos, fin prêt à partager...
Il y a 5 ans, quand mes petits ont commencé à être un peu grands, certains projets, sont revenus me titiller. Un persistait depuis des années; celui d’un troisième bébé. Mais comme je ne suis pas de celles qui tombent enceinte en regardant les caleçons de leur chum sur la corde à linge (Dixit mon amie Andréann que vous trouverez ici), il s’agissait plutôt d’un espoir, d’un grand rêve sur lequel on ne peut s’asseoir. Le genre de secret avec lequel on apprend à cohabiter en se disant, qu’il faut vivre en attendant. Heureusement j’en avais d’autres plus faciles à concrétiser, aussi j’ai un peu hésité, entre reprendre la plume et écrire cette fois-ci, un récit, sur les mères de carrière, ou partir ma petite entreprise et offrir un service de création de rituels et de célébrations. Les petits avaient beau avoir grandi, le temps que je pourrais accorder à ce projet serait limité. Parce que j’en avais vraiment envie et que cela faisait vraiment écho avec ma vie, j’ai choisi le récit !!! J’en ai étais à la moitié lorsque la vie nous à gâtée; le miracle de la corde à linge avait opéré ! Un petit cœur battait dans mon bedon, que c’était bon ! Cette grossesse m’a totalement absorbée, je l’ai honorée, savourée et autant pour mon bébé. L’année dernière j’ai néanmoins bouclé Mère de carrière, qui bientôt je l’espère, se retrouvera sur les étagères des librairies ainsi que de vos tables de nuit !!! Néanmoins complètement dévouée au rituel du maternage de notre maisonnée, les années ont filées… jusqu’à ce que je me demande si j’aurai le temps d’un autre bébé, puisque cette année j’aurai 40 balais d’accumulés. Un questionnement douloureux agrémenté, de la sensation que le plus beau de ma vie était passé. Mais une amie m’a aussi permis de réaliser qu’avec tout ce temps écoulé, s’installait aussi la maturité, la crédibilité, la possibilité de partager. Alors le projet des rituels que je n’avais jamais complètement abandonné est remonté, mais dans une forme renouvelée, comme poussée par l’envie de créer, d’accompagner, de toucher quelque chose d’une immense fragilité, d’une grande beauté que la sensation d’exister, d’exprimer tout ce que j’étais et d’oser croire que cela pourrait contribuer à améliorer une portion de l’humanité, aider des femmes à se trouver, se réaliser, s’apprécier, se lier, se célébrer.
Et je l’ai fait !
Je l’ai fait avec mon talent de mère de carrière et son fichu caractère, avec mes amies solidaires, avec ma famille, mon frère, ma mère, mon père, avec mon chum toujours prêt à aller de l’avant et avec les enfants.
J’ai rêvé, j’ai foncé, tête baissée, de crainte de finir par songer à reculer.
J’ai discuté, questionné, tergiversé, osé, demandé, puis je me suis décidée et me suis lancée !
Ainsi mes 40 ans ont été un grand moment. J’ai pu célébrer ces années passées, plutôt que de les regretter. En plus j’ai été gâtée par les gens qui m’entouraient; pour mon anniversaire on m’a offert un tipi de cérémonie.
Et dans quelques jours, sur notre terrain, pas très loin, la yourte sera installée et je pourrai commencer … commencer mes rituels de féminité. Accueillir celles qui auront le gout de croiser ces Chemins de traverse pour perler, danser, tisser, dessiner, enraciner la beauté de leur identité et célébrer leur féminité !

Pour celles qui veulent se promener, et voir à quoi ça peut ressembler, c'est de ce côté :
www.chemins-de-traverse.ca

dimanche 24 août 2014

Montée de lait ou le droit d'allaiter sans se cacher !



Nous revenons de vacances, d’une destination dont je tairais le nom, histoire de ne pas ternir leur réputation ! On s’y est amusé, reposé, mais je m’y suis sentie jugée, montrée, observée… quand j’allaitais.
Nous avons passés une journée dans une sorte de parc d’attractions et je me faisais la réflexion, que c’était fou le nombre de rejetons, qui se promenaient, s’ébattaient, réclamaient, occupant joyeusement leurs parents, déterminés et dévoués à les combler. Mais je n’ai vu personne allaiter… et j’ai eu l’impression que pour m’exécuter j’aurai dû me cacher.

Malheureusement les salles d’allaitement, les capes, tabliers et autres graments censés protéger notre intimité me donne plutôt la sensation de suffoquer et d’avoir à camoufler quelque chose que l’on ne saurait voir, si on ne veut pas faire d’histoire.

Pourtant bien des choses se passent en public sans que personne ne réplique :
Ainsi comment se fait-il, qu’en publique, il est possible de compter jusqu’à trois et de menacer notre enfant de l’abandonner, s’il ne se dépêche pas de rappliquer ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut laisser pleurer un enfant sans tenter de le consoler, sous prétexte qu’il est fatigué ou qu’il a exagéré ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut utiliser sciemment des lingettes et couches jetables dont l’impact environnemental est clairement indécent, si l’on pense un tant soit peu à l’avenir de nos enfants ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse acheter nos enfants à grand renfort de bonbons ou de suçons ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse donner du jus orange fluorescent, à des petits de deux ans ?
Comment se fait-il, qu’en public, des parents puissent s’engueuler, sans trouver que c’est déplacé ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse aller fumer dans un espace réservé, en compagnie du petit dernier ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse utiliser des gobelets en plastique non certifié ?
Comment se fait-il qu’en public, on puisse laisser des enfants dans le fond de leur chariot, sans eau, ni chapeau ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut donner du lait maternisé, contenants des organismes génétiquement modifiés, à notre bébé, sans que personne ne trouve à critiquer ou s’indigner ? Sans compter que ce super lait, fabriqué par Nestlé*, est rempli de produits chimiques, alors qu’ils auraient clairement les moyens d’au moins essayer d’en fabriquer du biologique … histoire de compenser les millions qu’ils font en empoisonnant les nourrissons avec du lait périmé ou contaminé, exploitant de nombreuses populations sans oublier la déforestation des contrées où ils exercent leurs fonctions !
Ok j’y vais fort … mais si au moins j’avais tort, on pourrait m’accuser d’exagérer. Pourtant c’est la vérité. Je le sais, je me suis informée… mes deux premiers je les ai biberonnés !

Mais moi, moi qui ose dévoiler un minuscule bout de néné pour allaiter, je devrais me cacher !
Moi, qui ne suis pas en train de m’exhiber, mais bien de nourrir et de réconforter mon bébé, je devrais m’enfermer !
Moi qui en soulevant, même discrètement mon cardigan, déclenche des soulèvements, je devrais renoncer!
No way !
Pis on s’entend, quand mon petit choux de trois ans, vient s’installer pour une tétée, il me cache au grand complet … pas l’ombre d’un néné !
Alors pas question de m’encabaner pour allaiter. Un enfant, ça tête les seins de sa maman.
C’est ainsi, c’est la vie !
Et moi ça me plait, d’allaiter !

Je dédie cet article à Mélodie Nelson :)

*Source Wikipédia, etc !

dimanche 17 août 2014

Partir en vacances

On est partit.
Ce fut tout un défi.Mais on a réussi.
Oui je sais les vacances c'est fait pour relaxer, décrocher, se reposer. Pourtant avant de pouvoir en profiter il faut s'atteler ; faire le lavage pour ensuite boucler les bagages, ramasser afin de pouvoir rentrer en paix, sans compter qu'un petit ménage d'auto ne serait pas de trop ! S'ajoute a ceci, la tournée a la bergerie si on veut partir sans soucis; nettoyer le poulailler, identifier les sacs de moulées, vérifier les abreuvoirs et les pondoirs, s'assurer que tout est a sa place afin que la petite voisine puisse prendre bien soin de chacun. Sans oublier de demander a notre petit monde a poils et a plumes de collaborer, afin que nous puissions savourer ces petites vacances bien méritées ! L'an passe nous venions tout juste d'arriver au chalet qu'un ami nous avait prete lorsque le téléphone a sonné. La chienne de Karibou vomissait sans arret. Au lieu de dépaqueter, on est rentré. Le buget des vacances a la mer, est partit en frais de vétérinaire !!!

Bref il fallait, se préparer. Et on a beau avoir voyagé, force est de constater, que nous ne sommes jamais prêts. On finit toujours par quitter de façon précipitée. Mais cette fois la, j'avais décrété que ce ne serait pas le cas, fini les branle bas de combat ! Et convaincue, j'y avais cru ... Hormis le fait que la coiffeuse de Riviera nous a lâchée a la dernière minute, ce qui signifiait que j'allaise devoir m'organiser pour ajouter des heures a la joournée afin de refaire une beauté a ma princesse adorée, on était prêts ! Enfin presque prêts ! A 6h tout était déposé près de l'entrée. C'est la que l'effet domino s'en est mêlé. Je déteste l'effet domino, celui qui fait que l'on sait qu'en quelques secondes on sera sur le dos. Celui auquel on n'échappe pas, celui dont les mères sont tributaires. Celui qui fait tout foirer, alors qu'on s'était démenée a peine levée ! Alors pour commencer, j'avais complètement oublié la commande de bleuets, lorsque la dame est arrivée avec sa camionnette bien chargée ! J'allais être mûre pour passer la nuit a faire des confitures... moi qui pensait qu'il ne restait plus qu'a pacter la voiture. Puis pour le souper, le soufflet a débordé, déclenchant le détecteur de fumée sans parler du four et du plancher a nettoyer ! A ce moment le téléphone a sonné et l'homme a été réquisitionné. Je l'ai entendu s'énerver pour une histoire de paysagement payé, mais non achevé. Ça a duré une éternité, tant et si bien qu'il n'a pas eu le temps de souper. Faut dire que le soufflet, lui, en avait eu assez non seulement pour brûler, mais aussi pour se dégonfler. Alors peut-être que ça l'arrangeait de ne pas être forcé d'en avaler une bouchée. D'autant que le temps pressait, les magasins allaient fermer et le rack a vélo n'était toujours pas acheté. Moi qui croyait que cette fois-ci on ferait des progrès, c'était peine perdue, complètement foutu. Et impossible de coucher les enfants, tellements ils étaient impatients. Au petit matin lorsque le réveil a sonné, le sommeil avait été de courte duré. Mais ce n'est pas grave, il ne restait plus qu'un petit marathon après quoi ce serait bon ; a nous la farniente, on pourrait s'alanguir sur de longues plages sablonneuses... ou venteuses et pluvieuses ! Le sort s'acharnait, même la météo s'y mettait... il a fait beau tout l'été et voila qu'une série de gros nuages et d'orages s'annonçait.
Heureusement, on avait des cerfs-volants et j'avais pris les habits de pluie. Bientôt on serait partis !
Samuel a proposé de s'occuper du chargement et d'installer les enfants, pendant que de mon côté j'irai faire un dernier tour au chantier, pour voir comment ça avançait. Il faut avouer que je regrettais, d'en manquer un bout et de ne pas être la pour participer a tout. (Bon je sais, je dois commencer a vous gaver a force de vous faire miroiter des idées et projets sans jamais rien révéler. Mais promis ça s'en vient, lorsque nous allons rentrer, ce sera presque prêt et je pourrai vous montrer ! :)

En revenant du chantier j'entendais tout le monde s'impatienter; ''C est long pour maman, elle en met du temps !'' Et pourtant je serai bien passée vérifier que tout était beau du côté des animaux. Mais lça commençait a presser, on allait finir par arriver a la nuit tombée. En même temps une petite voix me murmurait, que mon père, lui, ne serait jamais partis, sans aller jeter un dernier coup d'oeil aguerri. Alors tant pis si les monstres rouspétaient, j'ai décidé d'y aller. Et comme un fait exprès, la pagaille régnait comme jamais ! Améro notre petit poussin s'était échappé et menaçait de s'envoler en quête de liberté. Quant a Trocotin que l'on avait tardé a tondre cette année, elle avait la tête coincée dans le ratelier ou elle s'était engouffrée pour se gratter.  Elle s'était tant débattue que la barrière d'a côté avait cédée, tout en restant accrochée a sa toison ebourrifée. Je suis donc retournée, aviser ma tribu que le départ allait devoir être reporté. Il y avait quelques coups de marteau a donner... De leur côté ils avaient échappé le cochon d'inde qui avait réussi a sortir de sa cage de voyage et essayaient de le récupérer. Au moins ça les occuperait pendant que je réparerais l'enclo des animaux. Pour ce qui est de savoir s'il était bien nécessaire d'ajouter ce petite pensionnaire a nos vacances a la mer,  rien n'est moins sûr, mais Riviera avait demandé, supplié... et gagné !!!

Ainsi je me suis retrouvée a faire une course poursuite avec un poussin bien plus agile que moi et peu enclin, a l'idée de retrouver son petit coin. Puis j'ai dû clouer la barrière, la tête en bas, tout en me tapant sur les doigts, parce que je ne voulais pas trop me salir avant de partir. Framboise a profiter de ma drôle de position pour venir me mâchouiller le chignon, malgré mes interdictions ! Ça y est, une fois de plus c'était raté. Déja ma douche n'y parraissait plus, a tant me démené j'avais sué et commençais a sentir mauvais. J'avais tâché mon chemisier en plus d'être complètement ébouriffée. Vacances ou pas, ce serait finalement comme tous les jours; un jeans comme armure, une couette tournicottée en guise de coiffure. 

Au moins j'ai fini par y arriver, tandis que le cochon d'inde avait réintégrer l'espace qu'on lui avait réservé. On pouvait enfin y aller, passer le petit chemin, tourner le coin, voir la bergerie au loin... puis plus rien. A nous les vacances, quelle chance !
Pas de ménage, ni de lavage
Pas de bain a donner, ni de repas a préparer,
Pas de chicane a régler, ni  de vêtements a ramasser
Pas de trucs a chercher, ni rien a négogier, 
Pas de réveil la nuit, ni d'envie de pipi
Que des grasses matinées, de la lecture a volonté, des massages a la plage et de longues soirées a siroter un appéro au bord de l'eau !!!
Ben quoi on peut toujours rêver, moi aussi j'ai le droit de décrocher !!!


*Désolée pour les accents manquants, je ne les ai toujours pas trouvés...




vendredi 15 août 2014

Debout les filles !

Et bien oui, fini les soucis, j'ai découvert ça hier à la pharmacie !!!
Dorénavant il est possible de faire pipi debout, sans s'en mettre partout !!!

Terminé la vessie prête à exploser, les petites danses les cuisses serrées, le pot Masson en absence de buisson et les fesses à l'air en plein hiver !!! Sans compter qu'au prochain party, on va bien rigoler : je vais me lever comme si de rien était, trouver un petit bout de territoire à marquer, me soulager, puis secouer et rengainer. Les gars de ma tribu, vont être sur le cul ! Et c'est sans compter les concours de pompiers, auxquels dorénavant je vais pouvoir participer !

dimanche 10 août 2014

À mort, la mort


Je sais bien que ça ne se peut pas, mais je voudrai que la mort n’existe pas. Qu’elle ne rode pas, qu’on ne la sente pas, qu’elle ne soit pas là. Je voudrai ne pas l’appréhender, ne pas la côtoyer, ne pas avoir à en parler, gâcher une belle journée qui avait bien commencé. Je voudrai qu’elle ne fasse pas peur, lorsque sonne son heure. Pourtant, il en va autrement. La mort fait partie de la vie, il en est ainsi.
Même si je sais que l’on peut s’en relever, je me demande quand même si on peut l’apprivoiser… faire la paix avec l’idée.
Parce que je veux y croire, faire vivre l’espoir… je parle de la mort avec mes enfants, pour continuer de faire exister ceux qui ont vécu avant. Je ne leur cache pas et je ne fais pas comme si de rien était, lorsque celle-ci vient frapper. J’essaie d’en profiter pour cultiver la sérénité.
Je me suis souvent dit qu’apprivoiser la mort par le biais d’un animal, ferait moins mal. Ainsi ils étaient là lorsque nous avons enterré notre chien et plus récemment un petit poussin. Nous avons souvent observé des animaux décomposés dans la forêt, reconstitués des squelettes éparpillés, déposé au pied d’un arbre des porc-épics, renards ou ratons laveurs, frappés au milieu du chemin et abandonnés sans respect ni pudeur. Je me dis qu’en appréhendant ce cycle de vie, naturellement, candidement, à grand renfort de gestes naturels et de rituels, ils seront peut-être mieux préparés, moins effrayés, offusqués.
Mais en fait je n’en sais rien du tout et je doute parce qu’on a beau connaître le cycle de la vie, on est jamais vraiment près à ce que ce soit fini.
C’est ce que je me disais hier en tenant notre petit poussin dans mes mains. Il avait froid, tremblotait, je ne savais pas quoi faire pour l’aider. Je l’ai caressé, je lui ai parlé, l’ai remercié pour tout ce qu’il avait fait vivre aux enfants tout à leur enchantement de jouer avec des poussins qui n’arrêtaient pas de piailler, de voleter et d’égayer la maisonnée. Ce matin c’était fini, la vie était partie. Mon homme a tenté de relativiser; ‘’Avec une fermette il va y avoir du roulement, on fera peut-être pas chaque fois un enterrement’’, son idée c’était surtout de protéger les enfants. Mais je n’aime pas faire semblant, changer les idées pour s’empêcher de penser… oublier. Alors j’ai fait un dernier nid, pour notre poussin refroidi, et suis allée le déposer au pied d’un grand arbre qui veillerait sur lui… sur moi, sur nous, sur ma trâlée, de qui je voudrai être tellement sûre de ne jamais être séparée.
Parce que finalement ce n’est pas vrai, on ne s’en remet jamais tout à fait… on s’habitue seulement à vivre amputée. Mais ça je ne sais pas si je peux oser l’avouer. Se serait perdre la foi en la vie … celle que je veux transmettre à mes petits.