dimanche 19 janvier 2014

Ravissement



C’est ce qui s’est passé ce matin.
Avec une passion naissante pour le hockey, l’envie de patiner était venue se pointer. Mais voilà à presque 9 et 12 ans, les enfants avaient tout à apprendre… et moi j’appréhendais un peu. En fait je me sentais même coupable, en vivant dans un pays de froid, que mes enfants ne sachent pas patiner.
Mais voilà, si dans certaines familles, les enfants naissent presque avec des patins aux pieds, chez nous ce n’était pas le cas. Avec un papa qui avait grandi sur le sable doré, et une maman immigrée aussi cela ne faisait pas partie de nos habitudes tant familiales que culturelles. Je les avais bien emmenés quelques fois, lorsqu’ils étaient petits. Puis ils avaient commencé à jouer de la guitare, prendre des cours de danse, d’équitation et nous avions délaissé la patinoire le samedi soir. Ensuite, un petit bébé s’est pointé ! Vous savez ce que c’est ! Neuf mois de grossesse, quelques autres pour se relever, s’adapter, une quantité d’énergie parfois limitée et presque deux ans viennent de s’écouler !!! Pour peu que le bébé ne supporte pas le vent d’hiver, le traineau trop loin du sein à téter, le voyage en voiture pour y aller, un autre hiver est passé ! Ça c’est sans compter, que nous habitons une magnifique contrée, une clairière au milieu de la forêt, où il suffit d’ouvrir la porte pour aller jouer dehors en toute liberté, sans aucun danger; pas de route, pas de voiture, pas de mauvaises tournures. Alors emmitoufler tout mon petit monde, avant de les embarquer dans la voiture, pour les convoyer jusqu’au parc pour finalement patiner … ouf ! C’était si simple d’inviter des compagnons et de glisser à la maison !
Mais cette année, j’étais déterminée. On irait patiner ! Bébé avait grandit pour devenir Petit Caillou. Il supportait à présent le traineau, qui de surcroit constituerait un bon appui à Riviera, sans lui donner une allure de bébé qui ne sait pas patiner. Alors après Noël, nous sommes allés à la  friperie et avons acheté des patins usagers. C’était déjà une étape ! Puis hier, au grand damne de tout le monde, il a plu. Panique sur les routes, retard au bureau, le verglas a duré de nombreuses heures. Chez nous ce fut le bonheur ! ‘’Et si on essayait nos patins ?’’ Alors on a fini de déjeuner et plutôt que de se diriger vers les cahiers, comme nous l’aurions fait l’an passé, on est allé s’habiller ! J’ai réussi à lasser les patins sans avoir trop chaud, et chacun a été plutôt patient et conciliant. Quand à mon tour j’ai enfin été prête à sortir, mon grand Mano y allait déjà à fond. Bâton en main, il était loin de marcher comme je le lui avais recommandé. Il glissait, s’élançait ! J’étais scotchée, impressionnée. La miss quant à elle a eu à surmonter sa peur de la nouveauté. Apprivoiser le manque de contrôle, ce n’est pas toujours drôle. Mais appuyée au traineau, elle s’est stabilisée et du coup encouragée. Quelques temps après, elle aussi s’élançait, bras relevés pour ensuite virevolter. Ben voilà, elle n’avait pas appris à patiner mais en équitation elle avait travaillé son équilibre, quant à virevolter, elle le faisait chaque fois qu’elle dansait. Le tout mis ensemble, finalement elle sait patiner ! A voir tout le monde s’amuser, le Petit Caillou a voulu essayer lui aussi. Au diable, être assis dans le traineau ! Et ils étaient là, à s’ébrouer, virevolter, rigoler, sur un petit coin de la cour verglacée. Heureux de cette nouvelle sensation, nouveau savoir appréhendé avec facilité !
Encore une leçon pour moi… ce que l’on apprend avec cœur, nous fait vivre sans peur. On est jamais trop tard, trop grand, trop vieux pour oser, essayer, s’amuser, se laisser aller à quelques moments d'insouciance et vivre en toute confiance !

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