dimanche 24 août 2014

Montée de lait ou le droit d'allaiter sans se cacher !



Nous revenons de vacances, d’une destination dont je tairais le nom, histoire de ne pas ternir leur réputation ! On s’y est amusé, reposé, mais je m’y suis sentie jugée, montrée, observée… quand j’allaitais.
Nous avons passés une journée dans une sorte de parc d’attractions et je me faisais la réflexion, que c’était fou le nombre de rejetons, qui se promenaient, s’ébattaient, réclamaient, occupant joyeusement leurs parents, déterminés et dévoués à les combler. Mais je n’ai vu personne allaiter… et j’ai eu l’impression que pour m’exécuter j’aurai dû me cacher.

Malheureusement les salles d’allaitement, les capes, tabliers et autres graments censés protéger notre intimité me donne plutôt la sensation de suffoquer et d’avoir à camoufler quelque chose que l’on ne saurait voir, si on ne veut pas faire d’histoire.

Pourtant bien des choses se passent en public sans que personne ne réplique :
Ainsi comment se fait-il, qu’en publique, il est possible de compter jusqu’à trois et de menacer notre enfant de l’abandonner, s’il ne se dépêche pas de rappliquer ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut laisser pleurer un enfant sans tenter de le consoler, sous prétexte qu’il est fatigué ou qu’il a exagéré ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut utiliser sciemment des lingettes et couches jetables dont l’impact environnemental est clairement indécent, si l’on pense un tant soit peu à l’avenir de nos enfants ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse acheter nos enfants à grand renfort de bonbons ou de suçons ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse donner du jus orange fluorescent, à des petits de deux ans ?
Comment se fait-il, qu’en public, des parents puissent s’engueuler, sans trouver que c’est déplacé ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse aller fumer dans un espace réservé, en compagnie du petit dernier ?
Comment se fait-il, qu’en public, on puisse utiliser des gobelets en plastique non certifié ?
Comment se fait-il qu’en public, on puisse laisser des enfants dans le fond de leur chariot, sans eau, ni chapeau ?
Comment se fait-il, qu’en public, on peut donner du lait maternisé, contenants des organismes génétiquement modifiés, à notre bébé, sans que personne ne trouve à critiquer ou s’indigner ? Sans compter que ce super lait, fabriqué par Nestlé*, est rempli de produits chimiques, alors qu’ils auraient clairement les moyens d’au moins essayer d’en fabriquer du biologique … histoire de compenser les millions qu’ils font en empoisonnant les nourrissons avec du lait périmé ou contaminé, exploitant de nombreuses populations sans oublier la déforestation des contrées où ils exercent leurs fonctions !
Ok j’y vais fort … mais si au moins j’avais tort, on pourrait m’accuser d’exagérer. Pourtant c’est la vérité. Je le sais, je me suis informée… mes deux premiers je les ai biberonnés !

Mais moi, moi qui ose dévoiler un minuscule bout de néné pour allaiter, je devrais me cacher !
Moi, qui ne suis pas en train de m’exhiber, mais bien de nourrir et de réconforter mon bébé, je devrais m’enfermer !
Moi qui en soulevant, même discrètement mon cardigan, déclenche des soulèvements, je devrais renoncer!
No way !
Pis on s’entend, quand mon petit choux de trois ans, vient s’installer pour une tétée, il me cache au grand complet … pas l’ombre d’un néné !
Alors pas question de m’encabaner pour allaiter. Un enfant, ça tête les seins de sa maman.
C’est ainsi, c’est la vie !
Et moi ça me plait, d’allaiter !

Je dédie cet article à Mélodie Nelson :)

*Source Wikipédia, etc !

4 commentaires:

  1. BRAVO! Je suis 100% d'accord avec toi! Allaitons sans gêne!!!

    RépondreEffacer
  2. L'allaitement de bébé, ça fait jaser, l'allaitement de bambins... ben... je pense que les gens préfèrent faire comme si ça n'existait pas du tout, malheureusement.

    Tu as raison, il y a des atrocités qui se font en public, alors que quelque chose de tout naturel, nourrir un enfant est mal vu et pointé du doigt.

    J'aimerais être encourageante et dire que les choses vont changées, mais je pense que ce serait un peu comme de rêver en couleur, ce n'est pas vraiment vers ça que tend notre société, mais plutôt vers un monde où les bébés arriveront au monde, on leur mettra une petite sonde pour les nourrir, afin de pouvoir aller vite travailler, pour gagner des sous, pour payer la sonde en question, et pis on trouvera que le temps aura passé fort vite lorsqu'ils obtiendront leur diplôme universitaire avec mention, le regard vide.
    Tu as raison, il y a des attrocités qui se font en public, alors que quelque chose de tout naturel, nourir un enfant, est mal vu et pointé du doigt.

    RépondreEffacer
  3. Je suis dans le même cas, et mon mini n'a que 9 mois. Jugement et dégout, voilà ce que montre les gens. D'ailleurs j'allais faire un post sur l'allaitement dans les jours prochains, avec un retour sur nos 9 mois... Je ne comprends pas qu'on soit jugé pour quelque chose de naturel.

    RépondreEffacer
  4. Merci les filles pour vos commentaires qui me touchent beaucoup et me montrent que nous sommes nombreuses. Marie-Noelle je suis tout a fait d'accord avec ton sarcasme. Néanmoins je suis aussi utopiste je crois et ai envie de croire qu'un jour le naturel reviendra au gallop après s'etre fait chasser si fort. Puis si je ne me sers pas de mon fils pour militer (parce qu'il n'a pas à porter cela) il reste que j'essaie de vivre comme je l'entends... pour être heureuse en premier et aussi peut-être pour semer des graines. L'autre jour une amie me racontait que lorsqu'elle va au resto avec ses enfants, elle ne les bride pas, n'essait pas de les transformer en image invisible... elle les laisse faire leur vie d'enfant en se disant que ça fait du bien au gens de voir de vrais enfants ! Ca m'a fait sourire et m'a inspiré. Avec cette vie ou l'on veut nous faire croire que les enfants sont des êtres synthétiques qui tètent un biberon en plastique pour ensuite se faire éduquer en batterie afin de pouvoir performer où la société l'a décidé... on oublie que tous, nous adultes compris, sommes fait de cellules de vie qui ont besoin d'amour pour grandir, de contacts physiques pour se sentir aimé, de temps pour rêver et croire en l'avenir. Ainsi en voyant des parents et enfants en liberté peut-être donneront-nous des idées à d'autres ou dû moins contribuerons à faire en sorte que d'autres osent s'écouter et écouter les réels besoins de leurs enfants.
    Merci encore pour vos partages :)

    RépondreEffacer