lundi 17 mars 2014

Mission échouée prise 2

La crise est passée, les hormones se sont calmées, ma poulette s'est apaisée et moi j'ai relativisé !

Aujourd'hui, elle a travaillé, joué, aidé, rigolé... un vrai bonheur ensoleillé !
De mon côté j'ai réussi à ne pas m'énerver, à reformuler avec le sourire s'il vous plait, à respirer par le nez, à apprécier et vivre de la fierté... finalement je ne suis peut-être pas si pire comme mère, je suis sincère !
A plusieurs reprises, j'ai observé mon petit monde à la dérobée,comblée de leur offrir de si belles journées, heureuse et satisfaite de pouvoir leur donner accès à quotidien qui leur va si bien. Des journées entières à donner vie à leurs passions et créations.

N’empêche que ça m'a donné à réfléchir, empêché de dormir. Parce que je n'ai jamais rêvé de crier, d'exiger, d'élever mes enfants avec autorité, d'user de la fessées ou de corvées imposées. Ce type de philosophie et de relation ne m'ont jamais tentées et ne font pas partie de ce que nous avons envie de vivre dans notre maisonnée. Toutefois force est de constater, qu'il y a des ratés. Et que parfois pour m'inspirer, m'apaiser, ou tout simplement m'accrocher à une bouée j'ai exploré toutes sortes d'écrits et de théories. Si cela a le mérite de valider que notre monde rêvé peut bel et bien exister, cela vient aussi confirmer mes manquements de maman et réveiller le sentiment de jugement.

Parce que même s'il nous arrive à toutes d'être découragées, dépassées, fatiguées, c'est drôlement dur à avouer. Pourtant ça fait partie de la réalité. Être maman à la maison ce n'est pas seulement jongler avec le lavage de couches, un nombre remarquable de jours sans réussir à prendre une douche, nourrir des petites bouches ou carrément être sur la touche ! Être maman à la maison c'est aussi être débordée, surmenée, tannée et surtout faire comme si de rien n'était. Ne jamais avouer, au grand jamais, que l'on a craqué, que l'on s'est écroulée. Ne jamais, au grand jamais, avouer que l'on a piétiné nos rêves de perfection, d'abnégation envers nos rejetons. Motus et bouche cousue, sur ce qui ne serait être entendu, soutenu.

Si la plupart des professions ont leur ordre ou syndicat pour les protéger, faire avancer leurs idées, veiller à leurs intérêts, progresser leur notoriété, indemniser en cas d'insuccès, reconnaitre leur ancienneté, assurer leur santé ou leur congé de maternité, les mamans à la maison, elles, sont laissées à l'abandon. Pas d'association, pas de compensation, encore moins de compassion.

Mais c'est de notre faute, parce que justement on vise le sans faute !

On s'est pas frittées avec nos meilleurs amies, parce qu'on a plus la même conception de la vie,
On ne s'est pas éloignées de certaines personnes que l'on aimait, parce qu'on ne partageait plus les mêmes réalités,
On a pas lâché nos jobs et nos salaires, pour être des mères de misère,
On a pas remisés nos diplômes, seulement pour élever nos mômes,
Non, on veut avoir l'air pétillante, heureuse, épanouie, pleine d'esprit ! En plus de mener notre petit monde dans la joie et la bonne humeur, de tenir la maison, et de prendre soin du voisin, on va aussi se partir un projet d'entreprise, histoire de montrer que l'on est pas complétement aliénée, qu'il nous reste quelques capacités, en dehors des couches à changer et du salon à ramasser !

Non, on ne va pas s'apitoyer, s'abaisser à pleurnicher, oser avouer que parfois on doute et que l'on craint de faire banqueroute. Non, on ne va pas abdiquer, se rétamer, se tirer dans le pied et donner raison à tout ceux qui semble ne rien avoir à dire au sujet de notre avenir.

Parce que si nous sommes mamans à la maison c'est que nous avons des idéaux, que nous visons haut ! Soyons clairs, on ne reste pas à la maison pour regarder la télé toute la journée !
Si nous sommes mamans à la maison c'est que nous avons espéré réussir à offrir, un quotidien fait de douceur et de rire.
Si nous sommes mamans à la maison c'est que nous avons voulu profiter de chaque instant, auprès de nos enfants.
Si nous sommes mamans à la maison, c'est que nous avons voulu éviter les routines effrénées et nous consacrer à ce qui nous semblait une priorité.
Si nous sommes mamans à la maison, c'est que la maternité nous a séduit, et donné envie d'agrandir la fratrie.
Si nous sommes mamans à la maison, c'est que nous avons cru, que c'était ce qu'il y avait de mieux pour notre tribu.
Si nous sommes mamans à la maison, c'est que nous avons choisi ce mode de vie.
Si nous sommes mamans à la maison, c'est que nous avons un compagnon certainement ouvert, qui ne pense pas seulement aux conséquences d'un seul salaire,
Si nous sommes mamans à la maison c'est que nous avons pensé pouvoir nous réaliser tout en élevant notre trâlée.
Si nous sommes mamans à la maison c'est que nous avons rêvé et nous sommes organisées pour le réaliser.

Alors pas question d'avouer, qu'il y a des jours où on a le goût de tout lâcher !

1 commentaire:

  1. Ouf que cela fait du bien!!!!!

    Éclater en toute sincérité, authenticité notre belle bulle de rêve...

    Oui, si nous en parlions un peu plus, peut-être nous nous sentirions moins seules

    Merci de me redonner espoir en mon rêve
    Merci de nous partager ce que nous vivons aussi trop souvent en silence

    Merci d'être si vraie

    Et pour ce baume pour nos coeurs de mères

    xxxx

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