mercredi 16 juillet 2014

Bitcherie de mères

Il y a quelques jours alors que je me promenais de blog en blog, je suis tombé ici sur une version des mères amères. Maman quatre fois a répondu ici avec beaucoup d'empathie, ce qui m'a réjouit. Mais j'ai eu envie d'en rajouter, d'égayer cette réalité de la maternité, de partager pour la postérité !

Ainsi il était question que les mères s'avèrent, plutôt pros en matière de bitcheries, vacheries et autres chienneries... oui, peut-être mais pas seulement, ou en tout cas pas toutes les mamans.

De mon côté je dois avouer que c'est lorsque j'ai enfin rencontré d'autres mamans à la maison que j'ai commencé à exister, arrêté de museler mes idées, de nuancer mes envolées, de marcher sur des œufs avec ceux qui avaient choisis de confier leurs petits à la garderie. Avec ces mères se sont envolés le doute, la culpabilité, la précarité, la marginalité... la sensation d'être tout le temps dans le champs, à contre courant.
Avec ces mères, mes priorités se sont enracinées, déployées, égayées !

Avec elles j'ai découvert l'écoute, les encouragements, l'entraide, la complicité, l'amitié, l'implication, l'inspiration et la compassion. Avec elles j'ai pris la clé des champs, des bois, de la mer, du camping, des musées et des traversiers en sachant qu'elles seraient là pour m'aider... qu'il y en aurait toujours une pour accompagner mes plus grands à crapahuter, pendant que je serai en train d'allaiter.

Je me rappelle de moments ou il y avait tellement d'enfants à la maison que s'en était assourdissant, étourdissant, tourneboulant ! Avec tous ces petits on me demandait si j'avais une garderie ? Non c'était seulement un moment d'échange entre mamans; une poignée d'enfants contre un peu de temps ! La semaine d'après, les enfants changeaient de maison et les mamans d'occupation ! Il y a eu un temps particulièrement occupé, au cours duquel les enfants ont pu jouer sans s’arrêter pendant de longues éternités. Il y avait toujours une maman à leur côté, peut importe laquelle c'était. Mamans interchangeables, capables, inoubliables! Une s'occupait, veillait, berçait, mijotait, pendant que d'autres avançaient un dossier trop longtemps négligé, suivaient un cours à l'université, profitaient d'un moment d'intimité ou s’octroyaient simplement une petite pause bien méritée !

Certaines diront que ce n'est pas la réalité, que les mères souffrent d'isolement, que ce n'est plus ce que c'était, avec tout ces beaux quartiers aux portes fermées remplies de familles éloignées ou éclatées. C'est vrai. Mais des communautés de mères existent, résistent, subsistent, il suffit de les trouver ou de les créer, de s'impliquer, de tisser, de tricoter un jour à la fois le bonheur d'être mère sur terre.

Quant à la société, ce n'est pas elle qui va me dicter la façon d'accompagner mes bébés, enfants et adolescents. Aussi je suis une mère qui pue, à défaut d'accepter de laisser mon bébé pleurer le temps d'aller me doucher. Heureusement, ça va en s'améliorant ! En grandissant, ils arrivent à patienter suffisamment et je sens mauvais de moins en moins souvent ! Pour ce qui est du berceau, il n'est pas dans notre chambre puisque nous dormons tous ensemble dans une mer de couvertures. Je sais pour certains cela n'a aucune allure ! Pourtant sur notre radeau, fait de matelas rapprochés, tout le monde dort à point fermé ! Pieds et bras entremêlés, flaque de lait caillé, rire de rêverie de l'un, soupir de l'autre, prout, bâillements et ronflements sont la mélopée qui nous conduit au bras de Morphée jusqu'au petit matin où j'arrive à me lever presque reposée :) Et c'est pareil pour chum, il n'est pas homme à juger ou bitcher, encore moins à évaluer ou comparer les prouesses de la poussette, qu'il considèrent comme étant la pire des brouettes. Faut dire que c'est vrai ; notre poussette n'est pas super chouette, chez nous le gros du porte-monnaie a été mis sur le porte-bébé ! Non, mon chum a tout simplement continué de parler de bolides, de nombre de chevaux et de techno en compagnie d'autres pères et de leurs marmots !

Tout ça pour dire que si les bitcheries font partie de la vie, les douceurs et bonheurs aussi !
On peut subir, on peut choisir, on peut faire souffrir, frémir ou soutenir... soutenir l'avenir, l'avenir des mères, des mères induglentes, patientes, accueillantes, bienveillantes.

4 commentaires:

  1. Que c'est beau et vrai, ton texte! Le réseau de mamans et de familles qui partagent notre façon de vivre est si précieux!
    J'aime tes mots plein de bonheur et d'espoir. Et j'adore aussi le fait que tu sois une maman qui pue car pas le temps de se doucher. Je pue moi aussi, à plein nez en plus, tellement je manque de temps pour me poupouner. On a ça de plus en commun, toi et moi ;-) Hihi!

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    1. Et bien vive les mamans qui puent :) et les communautés de mamans !!!

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  2. Tu as bien raison, je peux le créer s'il n'existe pas. Tu me redonnes de l'espoir!

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    1. Bonjour Andréann,
      On ne se connait pas, mais je suis heureuse que tu ''aies bien pris'' mon billet. J'ai vécu moi aussi des grands moments de solitude lors de mes premiers pas dans le monde des mères... puis j'ai fait de magnifiques rencontres qui ont changées ma vie. C'est pour cela que j'avais le goût d'ajouter une autre version des mères ... pour l'espoir comme tu le dis. Et notre capacité à créer et à changer le monde.
      Au plaisir !

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