J’étais à me ruer dans l’escalier, pour gagner le trône
avant que mes entrailles n’aient explosées, lorsque mon tout petit m’a appelé.
« Vite maman le pot, j’ai envie de vomir, ça va tout
sortir. »
J’ai fait demi tour sans réfléchir, agenouillé mon tout
petit sur le plancher, avec le bol à portée et je suis remontée, obnubilée par
une pensée.
« Pauvre enfant, pris, pour vomir en solitaire, pendant
que sa reine de mère est préoccupée par son derrière ! »
J’aurai dû être à ses côtés, à le cajoler, l’encourager, le
rassurer, mais non je trônais et luttais contre mes entrailles qui se
déchainaient, à m’insurger contre l’incendie qui faisait rage dans mon fessier,
à réaliser tout ce que cela allait impliquer dans le calendrier ! S’ajoutait à ma culpabilité, il faut avouer, le fait que j’avais
oublié la possibilité de trôner en toute intimité … tellement j’étais habituée
d’y être accompagnée !
"Pauvre tout petit, en bas dans son vomi, à qui on avait
menti et qui apprenait que dans la vie les mères se préoccupent souvent de leur
derrière !"
On lui avait menti, le jour où il avait été question d’être
accueilli par l’odeur des fleurs, lové dans un chou tout doux. Alors qu’en
réalité il avait dû emprunter un tunnel digne des pires tordeurs pendant des
heures, pour finalement atterrir dans un entrejambe sanguinolent d’une mère mugissant.
Cette même mère, allait ensuite se faire rafistoler le
derrière ce qui la plongerait dans des moments amers. Sans compter que ses
douleurs à son postérieur allaient l’empêcher de se lover sur le canapé pour
allaiter son bébé ou de le promener lorsqu’il allait pleurer. Maudite mère,
fichu derrière !
Des années plus tard ce même enfant pensant rigoler
gentiment dirait à sa maman que ses fesses bougent lorsqu’elle se rue dans l’escalier pour aller
trôner… ou jongler avec le calendrier ! Au lieu de récolter un éclat de rire il
apercevrait l’air amer de sa mère nostalgique prenant la pleine mesure de sa
maudite cellulite !
Ça c’est aux mères qu’on ne l’avait pas dit; le fessier rebondi de notre adolescence, ramolli au fil des naissances!
Ça c’est aux mères qu’on ne l’avait pas dit; le fessier rebondi de notre adolescence, ramolli au fil des naissances!
Nous voilà quittes, moi et mon loustic ! Quoi qu’à bien y
penser je n’aime pas du tout le chou, tandis que mon derrière de mère a encore
de quoi plaire ! En tout cas suffisamment pour donner envie à Mr Palmier de me
faire un autre bébé, et à celui-ci promis juré, on dira la vérité !
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